9 avril 2025

Base Documentaire : Soft Law

📓 Perspectives de l'OCDE sur la politique de la réglementation 2025

â–ş RĂ©fĂ©rence complète : Perspectives de l'OCDE sur la politique de la rĂ©glementation 2025, Editions OCDE.

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â–şPrĂ©sentation par l'OCDE de son rapport : Le rapport met en exergue que 82% des pays de l’OCDE imposent une participation systĂ©matique des parties prenantes pour Ă©laborer les rĂ©glementations, que 41% doivent envisager des modes de conception agiles et flexibles pour formuler les rĂ©glementations, que 30% doivent tenir systĂ©matiquement compte de l’effet de leurs rĂ©glementations sur d’autres pays.

(commentaire : ce qui est présenté comme des "chiffres-clés" souligne ce qui est important pour l'OCDE, la façon dont les questions et les réponses ont été formulées par les pays).

Le dialogue pourrait être plus inclusif et les retours d’informations restent difficiles

L’obligation de mener des consultations sur les projets de réglementations est courante dans la zone OCDE. Quand un problème survient, les pays sont plus susceptibles de procéder à des consultations sélectives que de lancer un vaste dialogue. Les citoyens veulent aussi savoir en quoi ils ont aidé à une meilleure élaboration des normes, même si seul un tiers des Membres de l’OCDE leur procure un retour d’informations post-consultation, sachant que cette pratique n’a guère changé au cours des dix dernières années.

Intégrer des approches fondées sur les risques aux politiques de la réglementation peut améliorer les résultats

Les pouvoirs publics sont chargés de mettre en œuvre les réglementations en exerçant des fonctions d’orientation, de suivi, de conformité et de mise en œuvre des textes. Pour déployer ces efforts en fonction des risques éventuels, de leur probabilité et de leur impact, il convient d’accorder une plus grande priorité aux activités à haut risque qu’à celles qui le sont moins, ce qui fait gagner du temps et des ressources aux entreprises et aux pouvoirs publics tout en améliorant les résultats. Les approches fondées sur les risques peuvent fortement favoriser les transitions écologique et numérique.

 

Les pouvoirs publics peuvent renforcer leur politique de la réglementation afin de soutenir l’innovation au sein de la société

L’ampleur et le rythme de l’innovation sont en train de bouleverser le fonctionnement des sociétés et des économies, mais le processus d’élaboration des règles n’a pas toujours suivi. Si les pouvoirs publics évaluent de plus en plus les effets de l’innovation, il faut que beaucoup aillent encore plus loin pour gagner en flexibilité par l’expérimentation, par l’utilisation de bacs à sable réglementaires et par l’adoption d’autres approches non réglementaires. De même, il est possible d’améliorer la coordination entre les administrations – y compris entre leurs différents niveaux – pour partager informations et compétences sur les défis de l’innovation.

 

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Thèmes

Extraits :

 

page 121 : "Il convient de souligner que les outils numériques peuvent permettre à la population de mieux se conformer aux règles et d’y adhérer. Lors de la pandémie de COVID-19, par exemple, des applications pour smartphones ont été utilisées pour informer la population des restrictions en vigueur à un moment donné et dans une zone donnée, et pour appuyer les activités de suivi et de traçabilité (UK Health Security Agency, 2022[55]). Certains pays ont élaboré des outils permettant aux utilisateurs de faire part de leurs préoccupations et d’obtenir une assistance directe. En Lituanie, dans le cadre d’un plan de lutte contre l’augmentation de la production de déchets et de l’abandon de détritus dans les campagnes, le régulateur chargé de la protection de l’environnement a lancé en 2023 une application web et mobile appelée « Je m’occupe de la Lituanie » (Tvarkau Lietuva), qui permet aux citoyens de signaler les décharges illégales (Lithuanian Ministry of Environment, 2024[56]). Le régulateur peut ensuite assurer un suivi en communiquant la date de réception et de traitement du signalement, puis en fournissant un retour d’informations sur les mesures prises en conséquence. Cette initiative s’inspire des systèmes utilisés dans de nombreuses villes pour permettre aux habitants de signaler aux autorités municipales les biens publics endommagés ou les zones nécessitant un nettoyage. Ce système présente plusieurs avantages : il est très simple d’utilisation et totalement transparent, puisque chaque message est public, ce qui permet de mettre en valeur la réactivité des autorités.

Pour prĂ©venir de manière proactive les dĂ©fauts de conformitĂ©, d’autres pays ont conçu des services web permettant aux utilisateurs de mieux comprendre leurs obligations. Dans le cadre de sa stratĂ©gie de sĂ©curitĂ© des aliments, la rĂ©gion italienne de Campanie a lancĂ© un outil d’autoĂ©valuation destinĂ© Ă  renforcer la conformitĂ© des entreprises, appelĂ© GISA Self-assessment (Autovalutazione (RĂ©gion de Campanie, s.d.[57])). Cette application web permet aux entreprises d’accĂ©der Ă  la bonne liste de contrĂ´le officielle et de la remplir de manière autonome. Les entreprises peuvent ainsi identifier les forces et les faiblesses de leurs installations du point de vue des autoritĂ©s sanitaires. Cet outil est Ă©galement accessible aux « utilisateurs invitĂ©s » ; les particuliers peuvent le consulter pour s’informer sur les normes alimentaires et vĂ©tĂ©rinaires avant de crĂ©er une entreprise, en tenant compte de ses futures caractĂ©ristiques. Le rĂ©sultat de l’inspection autosimulĂ©e est exprimĂ© sous la forme d’un niveau de risque. L’objectif de GISA Autovalutazione est de sensibiliser ; il ne s’agit donc pas d’un outil d’autocontrĂ´le ou d’autodĂ©claration obligatoire. Les progrès rĂ©alisĂ©s dans l’utilisation des techniques prĂ©dictives pourraient Ă  l’avenir permettre Ă  l’outil d’indiquer Ă©galement l’apparition de risques potentiels pour les entreprises rĂ©pertoriĂ©es en amĂ©liorant leurs donnĂ©es historiques. Ce dialogue favorise non seulement la conformitĂ©, mais aussi la collaboration entre la population et les rĂ©gulateurs. Bien menĂ©e, cette dĂ©marche peut renforcer la lĂ©gitimitĂ© perçue des règles et la confiance de la population dans les pouvoirs publics. Pour que ces outils soient adoptĂ©s, l’administration publique doit veiller Ă  une mise en Ĺ“uvre soignĂ©e, simple et efficace. Les principaux facteurs de rĂ©ussite incluent : • l’utilisation d’une plateforme ne faisant pas l’objet d’un droit de propriĂ©tĂ©  • la garantie de sĂ©curitĂ© des donnĂ©es et du respect de la vie privĂ©e, le plus souvent en autorisant les contributions anonymes • le recours Ă  un traitement automatisĂ© pour les cas les plus simples, en rĂ©servant les interventions humaines aux cas les plus complexes (Welby et Hui Yan Tan, 2022[58]).  En devenant des « utilisateurs actifs » des nouvelles technologies, les pouvoirs publics peuvent Ă©laborer des règles mieux fondĂ©es et rationaliser la prestation de l’action rĂ©glementaire. Ă€ terme, cela peut se traduire par une amĂ©lioration de la conformitĂ© et des rĂ©sultats, allant de la rĂ©duction de la charge rĂ©glementaire Ă  l’amĂ©lioration des connaissances et des mĂ©canismes de protection (OCDE, 2020[45]). L’EncadrĂ© 4.10 donne quelques exemples de rĂ©gulateurs Ă©conomiques qui tirent parti des technologies numĂ©riques pour devenir des rĂ©gulateurs d’envergure mondiale. ".

 

page 153 :

Se donner les clĂ©s du succès  Renforcer la responsabilitĂ©

L’utilisation de données probantes pertinentes est essentielle pour démontrer l’efficacité des interventions des pouvoirs publics et pour renforcer la responsabilité. Les décideurs doivent suivre la mise en œuvre des nouvelles règles et des règles modifiées en s’appuyant sur des données fiables et sur d’autres

i). L’observation et la publication des performances en regard d’objectifs mesurables permettent aux fonctionnaires de comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et aux citoyens de contrĂ´ler l’action des pouvoirs publics. Un contrĂ´le continu permet en outre de disposer d’une base de donnĂ©es prĂ©cieuse pour rĂ©viser les règles de manière plus substantielle. La mise en place de procĂ©dures de suivi et d’évaluation efficaces après l’adoption d’une règle se prĂ©voit dès la phase de conception. Les donnĂ©es et les Ă©lĂ©ments de preuve recueillis lors de l’élaboration des règles peuvent ensuite ĂŞtre utilisĂ©s dans le cadre des procĂ©dures d’évaluation, c’est-Ă -dire lorsqu’il s’agit de dĂ©terminer si une règle fonctionne comme prĂ©vu et de caractĂ©riser son efficacitĂ© (« atteint-elle son objectif ? ») et son efficience (« mobilise-t-elle plus de ressources que nĂ©cessaire ? ») (OCDE, 2021[14]). En Pologne, Ă  titre d’exemple, le modèle utilisĂ© pour rĂ©aliser l’analyse d’impact d’une règle lors de sa conception prĂ©voit que les dĂ©cideurs dĂ©finissent la date de l’évaluation de la règle et les modalitĂ©s d’évaluation qui seront appliquĂ©es. De mĂŞme, en Hongrie, la mĂ©thodologie rĂ©visĂ©e de l’AIR met l’accent sur l’importance de l’examen post-mise en Ĺ“uvre, y compris du suivi des impacts observĂ©s au fur et Ă  mesure de l’application des politiques. L’ajout de l’évaluation ex post en tant que dernière Ă©tape du cycle de l’action publique est une Ă©volution encourageante qui permet de s’assurer que les politiques restent adaptĂ©es Ă  leur objectif. Certains pays membres de l’OCDE ont pris des mesures pour planifier l’évaluation ex post Ă  un stade prĂ©coce, et demandent ainsi systĂ©matiquement aux dĂ©cideurs de dĂ©finir, dès le stade de l’élaboration d’une règle, un processus d’évaluation des progrès accomplis dans la rĂ©alisation des objectifs visĂ©s. L’établissement de ce processus peut amener les dĂ©cideurs Ă  devoir prĂ©ciser la mĂ©thodologie qui sera utilisĂ©e pour mesurer les avancĂ©es obtenues par l’application de la politique, en distinguant les objectifs immĂ©diats et les objectifs Ă  long terme. Avec moins de la moitiĂ© des pays membres de l’OCDE qui exigent des mĂ©thodologies ou des indicateurs pour mesurer les progrès relatifs aux objectifs immĂ©diats des politiques, et environ un quart qui exigent des indicateurs pour mesurer la contribution de ces politiques aux objectifs Ă  long terme, les pays membres tireraient profit d’une planification en amont plus rigoureuse du suivi de l’effet des règles et de la mesure post-mise en Ĺ“uvre de leurs performances.  

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