Les grandes notions du droit privé

Référence complète : ROCHFELD, Judith,  Les grandes notions du droit privé, coll. « Thémis droit », PUF, 2011, 564 p.
 

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Il ne s'agit pas d'un manuel, ni d'un droit.

Bien que traité au droit privé, il s'agit plutôt de repérer dans celui-ci des "notions" qui, imprégnées de la pensée de ceux qui les ont conçues et les mouvements qui les ont portées, par exemple le libéralisme, se développent dans le droit privé. Par exemple, la personne, le contrat ou la responsabilité.

Tout part de la personne, dont l'auteur montre qu'on parle d'une notion abstraite, le droit faisant place (sans doute en est-il encombré) à une notion concrète de la personne, c'est-à-dire à son corps. Une fois posée la notion de personne, vient le droit subjectif, car toute personne a des prérogative. La propriété en est une majeure, le bien étant écartelé entre le monde des personnes et des biens.Le patrimoine, le contrat et la responsabilité sont, comme toutes les autres notions, analysés par l'auteur sous leur angle ontologique, fonctionnel, etc.

D'une façon étonnante, le jugement n'apparait pas comme une grande notion. Certes, on pourrait dire qu'il est un moyen (Motulsky ne disait pas autre chose) mais cela peut être dit pour tout le reste, par exemple du patrimoine, moyen de transmettre, ce sur quoi l'auteur insiste.

L'essentiel de cet ouvrage important, de grande synthèse et d'érudition, très facile d'accès, est de se demander si l'appréhension fonctionnaliste (le droit comme moyen ; lui-même intégré dans un système, contrainte de jeux logiques de moyens entre eux) a ses limites ou non. Les notions en droit sont-elles "grandes" en soi ou non ?