La rhétorique juridique, in Argumentation et rhétorique

L'article s'insère dans deux volumes collectifs consacrés à la place de l'argumentation et de la rhétorique en politique. Il s'agit plus particulièrement de développer le thème en matière juridique.

Est souligné tout d'abord le fait que depuis le 19ième siècle, le droit subit l'engouement des juristes, des juges et des théoriciens en particulier, pour la logique formelle. En effet, ils y voyaient le gage de la scientificité du droit et, de ce fait, de la neutralité de celui-ci, conformément à la théorie kelsénienne. Le droit est alors appréhendé avant tout comme un système normativement fermé sur lui-même, engendrant d'une façon autopoëtique les règles, ce qui rejoint la théorie classique de la théorie de la souveraineté du législateur.

Après la seconde guerre mondiale, Chaïm Perelman reprend la question des valeurs, en affirmant qu'elles doivent trouver place dans la logique juridique. Pour cela, il revient à la rhétorique juridique, en s'appuyant notamment sur Aristote.

Cela est aisé à démontrer en ce qui concerne la logique des jugements, car ceux-ci sont le prolongement d'une procédure qui elle-même est argumentative et rhétorique. Cela est plus périlleux en ce qui concerne l'art législatif, qui paraît résulter de la volonté collective. Mais l'on mesure aujourd'hui la même logique rhétorique entre le législateur et le corps social, "consommateur" des lois.

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