Le modèle perelmanien au regard des méthodes d'enseignement du droit, in Chaïm Perelman (1912-2012) De la nouvelle rhétorique à la logique juridique

L'article développe l'idée que les écrits de Perelman, sans porter directement sur la façon dont le droit doit être enseigné, sont pourtant instructifs à ce propos.

En effet, ils attaquent le syllogisme juridictionnel, en ce qu'il procède de la vérité formelle exprimée par l'application unilatérale de la loi, ce qui est faux et dangereux.

Le juge n'est pas seul face à la loi, son jugement est dans la continuité de la procédure par laquelle les parties, en s'affrontant, lui apportent leurs lumières, furent-elles biaisées, et le jugement peut tendre vers la valeur du juste mais pas de la vérité, en ce que ce point exclut les autres.

De la même façon, le professeur n'est pas dans un rapport unilatéral avec le savoir, à l'égard duquel les étudiants seraient spectateurs, puis jugés par la notation, dans une appréciation de vérité, le professeur sachant tandis que l'étudiant ne sait pas, puisque c'est un jeu de pouvoir que la logique formelle masque pour le juge, comme l'organisation de l'enseignement du droit le fait face aux étudiants.

Le professeur qui a un certain savoir, comme les étudiants qui ont aussi une expérience, le droit n'est pas fait que de droit, le professeur qui a des opinions, comme les étudiants qui en ont d'autant plus qu'ils ne sont pas encombrés d'une érudition qui empêche parfois de poser des questions, de se les poser à soi, de les poser au professeur, doivent être dans un rapport de discussion, qui est un rapport rhétorique, qui est un rapport d'égalité.

Ainsi, les méthodes d'enseignement du droit auraient être influencées grandement par le modèle perelmanien. Le jeu de pouvoir en serait affecté.